PAMAL

De PAMAL
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Le PAMAL (Preservation & Art – Media Archaeology Lab) a été fondé à l’École Supérieure d’Art d’Avignon (ESAA) en 2013 par Lionel Broye et Emmanuel Guez.

Historique

De 2013 à 2014, le PAMAL est l'un des programmes de recherche de l'ESAA. Il devient une unité de recherche en préfiguration en décembre 2014, par un vote à l'unanimité au Conseil d'Administration de l'ESAA. Il est officiellement qualifié et subventionné comme unité de recherche par le Ministère de la Culture et de la Communication en juin 2016.

Avant le PAMAL à l'ESAA

LMV (2008-2010)
DAHLIA (2011-2013)

Format et démarche

Le PAMAL réunit des artistes, conservateurs-restaurateurs, ingénieurs, techniciens et théoriciens des média.

Le PAMAL est un laboratoire d'archéologie des média. Son terrain est la production artistique, l'exposition et la préservation des œuvres d'art et de littérature numériques. Sur ce dernier point, le PAMAL est la seule structure française de recherche et de formation en archéologie des média et dans le domaine spécifique de la préservation, conservation et restauration des arts médiatiques et numériques.

À ce titre, il peut compter sur plusieurs partenaires privilégiés (Le Centre Georges Pompidou, la Cinémathèque Française, le LABEX Arts H2H…) et bénéficie d'un réseau actif dans le monde des arts médiatiques et numériques, notamment chez les artistes.

S'agissant de la conservation-restauration des arts médiatiques et numériques, sa démarche consiste à croiser la préservation des œuvres d'art et celle des média techniques avec lesquels elles ont été réalisées (matériel, logiciel et environnement).

En préservant les œuvres, le PAMAL préserve les machines, et en préservant les machines, il préserve les œuvres, contribuant ainsi à faire exister aussi bien le patrimoine technique et industriel informatique et des télécommunications que le patrimoine artistique.

Au-delà du procédé, le PAMAL cherche à mesurer la pertinence de l'idée de préservation des œuvres médiatiques et numériques et à saisir les conditions de possibilité de leur préservation. Pour cela, il explore artistiquement la conservation-restauration des arts médiatiques tandis qu'inversement, il examine la production artistique du point de vue de ses conditions de possibilités médiatechniques et de leur préservabilité. Il produit alors aussi bien des dispositifs artistiques, des outils informatiques que des processus de conservation-restauration des arts et littératures médiatiques. Il évite tout recours à la narration et s'interroge sur l'idée même de création, rejoignant ainsi le champ de l'archéologie des média.

Fondé sur l'expérimentation, sans souci des disciplines tout en étant conscient de leur existence, le PAMAL propose un format ouvert. À l'image des fablabs, il peut être implanté n'importe où, avec l'accord de ses fondateurs.

Le champ théorique de l'archéologie des média

L'archéologie des média est une science récente, qui apparaît au milieu des années 1990.
Si sa définition fait l'objet de discussions, elle regroupe des chercheurs venant de différentes disciplines telles que :

  • L'histoire de l'art : Erkki Huhtamo (UCLA)
  • L'esthétique : Jussi Parikka (Art School of Winchester)
  • La théorie des média : Wolfgang Ernst (U. Humboldt, Berlin) ; Wendy Hui Kyong Chun (Brown university) ; Siegfried Zielinski (TU, Karlsruhe)

Il existe à ce jour trois Media Archaeology Labs dans le monde (Université du Colorado, Université Humboldt à Berlin et le PAMAL).

Partant de la théorie des média de Marshall McLuhan et de Friedrich Kittler, ainsi que de l'archéologie du savoir de Michel Foucault, l'archéologie des média interroge les temporalités et les matérialités des média. Ce champ de recherche est émergent en France. (NB : l’orthographie de média/media/médias fait débat) et traverse plusieurs disciplines :

  • L'histoire de l'art comme en témoigne le séminaire Archéologie des médias (INHA, 2015, dirigé par Larisa Dryansky, Antonio Somaini et Riccardo Venturi)
  • Les études littéraires (Yves Citton, université de Grenoble)
  • Les arts : le programme de recherche Media Médiums (ENSAPC, Paris 8, dirigé par Jeff Guess et Gwenola Wagon), le festival Re:Glitch (dirigé par Benjamin Gaulon, Parsons School, depuis 2015) et le PAMAL

Nous définissons l'archéologie des média comme la science de la vie et de la mort des média techniques (des média, nous partons de la définition donnée par Friedrich Kittler : des machines d'enregistrement, de stockage et de manipulation de données). Cette définition ne nous dispense pas de nous demander s'il est pertinent de comparer le mode d'existence des machines avec celui du vivant. Le champ d'étude du PAMAL couvre plus particulièrement les média techniques numériques : les ordinateurs et les réseaux.

Équipe de recherche (MàJ 15 octobre 2016)

  • Direction : Emmanuel Guez & Lionel Broye
  • Chercheurs (ESAA) : Christophe Bruno, Prune Galeazzi, Stéphane Bizet
  • Chercheurs associés : Quentin Destieu (Festival Gamerz, AMU)
  • Enseignants ESAA associés : Véronique Mori
  • Étudiants-chercheurs (ESAA) (DSRA) : Émilie Gervais, Marie Lechner, Morgane Stricot.

L'équipe de recherche encadre des étudiants de la Licence 2 au Master 2 (Liste des étudiants du PAMAL).

Conseil scientifique

Le conseil scientifique du PAMAL est composé de personnalités reconnues dans le monde des arts et cultures numériques.

Conseil Scientifique (2013-2016)

Manuela de Barros (Université de Paris 8), Clarisse Bardiot (Université de Valenciennes), Franck Bauchard (Université de Buffalo, USA), Annick Bureaud (OLATS/Leonardo, Théoricienne), Cécile Dazord (C2RMF, Paris), Nicolas Frespech (ENSBA Lyon), Benjamin Gaulon (Parsons school, Paris), Jeff Guess (ENSAP Cergy-Pontoise), Serge Hoffman (Ecole de la Cambre, Bruxelles), Anne Laforet (HEAR, Strasbourg), Andres Lozano (artiste), Martine Neddam (artiste, Académie Rietveld, Amsterdam), Gilles Rouffineau (ESAD Grenoble-Valence), Gwenola Wagon (Université de Paris 8).

Programmes de recherche

CARTEL (en préfiguration depuis 2015)

En croisant des bases de données de l'art contemporain et de matériel et logiciel informatique, nous développons un algorithme permettant d'évaluer la préservabilité, la visibilité, l'entropie, le degré de réémergence et la recyclabilité des œuvres d'art médiatiques et numériques.

Réalisation

Cartels de l'exposition Une archéologie des Média.

COLLECTOR (2016 - 2019)

COLLECTOR porte ses recherches sur la préservation et la conservation-restauration des œuvres d'art et de littérature numériques.

Dans un contexte international où la stratégie muséale dominante de préservation des arts numériques est celle de l’entreposage ou de l'émulation, le PAMAL propose d'examiner une méthode de préservation archéologique des œuvres.

Nous dupliquons, même de façon lacunaire, des œuvres disparues ou « malades ». Nous les reconstituons avec les machines d'origine (c'est-à-dire le hardware et l'empilement des softwares). Le présupposé de cette démarche est que ces conditions matérielles agissent sur la réception (sensible ou intellectuelle) de l'œuvre. Nous appelons ces duplications des « seconds originaux », qui deviennent alors des « archives ». Nous avons par exemple reconstitué un serveur Minitel pour une œuvre télématique d'Eduardo Kac.

Les lacunes qui apparaissent au cours de la production des seconds originaux nous intéressent au plus haut point. Alors que l'approche dominante dans la conservation-restauration des œuvres non codées consiste à intégrer la lacune, notre approche consiste au contraire à l'exhiber. Les lacunes peuvent être la manifestation de ce que nous appelons des ruptures d'écosystème médiatique (usages et discours, et surtout corrélations matérielles / logicielles) et sont, à ce titre, instructives pour penser l'archéologie des arts et littératures numériques. Elles nous permettent de mesurer les connaissances, savoirs-faire, dispositifs et appareils techniques en voie de disparition.

L'objectif de l'unité de recherche est de constituer une collection de Seconds Originaux. Ces archives sont entièrement documentées. Chaque archive incarne un écueil particulier (disparition d'un langage propriétaire (ex. : VRML), obsolescence matérielle, fermeture de réseau, disparition d'une plateforme sur laquelle se trouvaient des œuvres (ex. : prochainement Second Life), destruction des fichiers, rareté des machines, disparition d'un savoir-faire, compatibilité matérielle, etc.). Cette collection a vocation à instruire toutes les études ou opérations qui pourront être menées ultérieurement, y compris par un tiers.

Au-delà des questions de préservation, ces recherches concernent aussi la muséologie, l'art de l'exposition, la philosophie.

Enseignements

Ce programme de recherche s’accompagne d’une action de formation, qui concerne les étudiants souhaitant se spécialiser dans ce domaine, comme ceux qui souhaitent s’orienter vers d’autres spécialités. Il existe en Europe deux autres formations de ce type (Stuttgart et Berne).

Réalisations

Préservation archéologique d'une dizaine d'œuvres d'art et de littérature numériques (Annie Abrahams & Jan de Weille, Grégory Chatonsky, Nicolas Frespech, Eduardo Kac, Albertine Meunier, Antoine Schmitt…).

Partenaires

Recherche  : Centre Georges Pompidou, Cinémathèque Française, ESAD-Grenoble-Valence, LABEX Arts-H2H, IUT d’Arles, ANR Web90 (ISCC (Institut des sciences de la communication), CNRS, Paris Sorbonne, UPMC) Institutions : OBS/IN (ENSP, Arles), Pôle Industries Culturelles et Patrimoines (Arles)

DAVE (Digital Art Vanishing Ecosystem) (2013 - 2015)

Ce programme cherche à étudier, par la création artistique et l’expérimentation, la notion d’écosystème médiatique. On appelle "écosystème médiatique" l’ensemble des discours et pratiques qui conditionnent l’émergence, les usages et les limites d’une technologie informationnelle. Il développe notamment une archéologie du bug.

D.A.V.E devient un atelier de création à partir de septembre 2015 : le STUDIO

DISCOVERY (2013 - 2019)

Discovery mène une réflexion sur l’exposition des œuvres médiatiques et numériques. Il s’agit d’examiner comment une exposition peut rendre compte de la vie et de la mort des œuvres. Trois questions en dessinent les contours : Jusqu'où faut-il montrer des œuvres intégralement fonctionnelles ? Comment montrer des œuvres mortes ou en train de mourir ? Comment intégrer le bug dans l'exposition ?

Expositions

  • "Une archéologie des média" (Seconde Nature, Aix-en-Provence, mai-juin 2015)
  • "Frankenstein Média" (Médiathèque Ceccano, Avignon, décembre 2015)
  • "Cette pièce est en cours de maintenance. Merci de votre compréhension", dans le cadre de "Vision. Exposer la recherche" (Palais de Tokyo, Paris, avril 2016)

HAL8999 (2013-2016)

HAL8999 mène une réflexion sur la conservation et la préservation des œuvres d’art médiatiques et numériques, en particulier des arts des réseaux, à partir des théories de l’archéologie des média. L’accent est mis sur les matérialités[1] des œuvres numériques et sur la notion d'écosystème médiatique. Le projet interroge le sort des œuvres qui ne fonctionnent plus, voire qui ont disparu pour des raisons d’obsolescence matérielle ou logicielle. Il interroge aussi les notions d’auteur, d’œuvre ainsi que les missions du conservateur-restaurateur dans un contexte numérique. Il est amené à produire, pour la plupart des œuvres étudiées, deux seconds originaux, dont l’un, considéré comme document, reviendra au laboratoire pour archivage. Le laboratoire constitue ainsi les matériaux d’une histoire archéologique des arts numériques.

Ce programme prend le nom de COLLECTOR pour la période 2016-2020.

STUDIO (2015 - 2019)

Le studio cherche à produire un art, non sur ou avec les machines, mais par les machines. Il cherche à saisir les effets artistiques, écologiques, économiques, financiers, scientifiques de l’environnement numérique. Il le fait non seulement en explorant les couches les plus profondes de leurs matérialités, mais aussi en examinant leur processus d'immortalisation, en décryptant et déchiffrant leurs modes propres de communication, en les recyclant, en infiltrant les bots informatiques, en déconstruisant et en malmenant le discours dominant et les méthodes de l’innovation (tel le scrum), ainsi que les stratégies des industries numériques.
Il interroge les temporalités enchevêtrées du Web, la frontière entre hardware et software, entre analogique et numérique, et tente d'écrire une archéologie du bug. Il part à la rencontre d'une subjectivité – ou tout au moins d'une agentivité – computationnelle et il contribue à penser un matérialisme numérique. Parmi les artistes proches du studio, citons par exemple Art h-Index, Quentin Destieu, Benjamin Gaulon, Jeff Guess, Nicolas Maigret, Olivier Perriquet, Projet Singe, RYBN, Gwenola Wagon…

Réalisations

SYNCHROTRON (2016 - 2018)

Dans SYNCHROTRON, nous cherchons à constituer une base de données relationnelle en ligne, dynamique et collaborative, qui permette de rendre compte des temporalités technologiques, des phénomènes d'obsolescence ainsi que des incompatibilités software et hardware. Le principe consiste à ouvrir et rendre consultable par différentes interfaces les données (open data) des matériels et des logiciels informatiques produits depuis les premiers PC jusqu'à aujourd'hui.

Date prévue de publication

Fin 2018

Partenaire

ESAD Grenoble-Valence.

Agenda

La liste des actions du PAMAL.

Ancien site web

En cours de maintenance

Références

  1. Inventaire des machines du PAMAL